Nous sommes le 17 janvier, et c'est le grand beau temps. Nous partons pour 2 jours d'acclimatation. Les mules vont nous porter le matériel jusqu'à 3200 mètres d'altitude, où nous passerons la nuit avant de faire l'ascension du Cerro Penitentes (4300 mètres). J'ai décidé qu'à partir d'aujourd'hui, je cheminerais le plus près possible de la tête de notre groupe, pour éviter de "faire l'accordéon" et ainsi essayer de gérer au mieux l'effort, en perspective de l'assaut final. En matinée, nous remontons une vallée encaissée dans laquelle court un ruisseau impétueux, puis nous passons sous le Cerro Penitentes (Montagne des Pénitents); ce nom vient-t'il des colonnes sculptées par l'érosion qui se dégagent de ses falaises ? Ou bien d'un ensemble de pénitents de glace façonnés par le vent ?

L'impression dominante est la soif. L'air est sec, le ciel est d'une pureté incroyable, le rayonnement solaire intense; le sol, le plus souvent, n'est que cendre volcanique ou éboulis et restitue bien la chaleur ! Notre cheminement nous mène dans une belle vallée déserte, à 3200 mètres d'altitude, où nous allons nous entraîner à installer le plus rapidement et le plus solidement possible nos tentes-dômes. A 3200 mètres, par temps calme, monter un camp n'est pas compliqué, mais qu'en sera-t'il à 5500 mètres si les conditions sont critiques ? C'est pour cela que notre guide insiste bien sur l'importance de lester tous les points d'ancrage avec de lourdes pierres, de veiller à ce que rien ne puisse être emporté par un vent furieux. Nous aurons d'autres occasions de nous rôder à cet exercice.